-
Notre Première Rencontre... Assommante Partie 3
La Partie 3 tant attendue ! :)
Bonjour !
Aujourd'hui est un grand jour ! Oui, vous avez bien lu le titre de cette article, on arrive à une partie 3. Et je pense que ce sera la dernière. J'ai eu l'idée de la fin, donc la voilà !
Cet article était censé sortir pour le nouvel an, mais comme je l'ai dis dans cet article, je ne voulais pas mettre ce Bout d'histoire à ce moment là.
En vrai, il est prêt depuis le 23 Octobre 2018 et il attend gentiment de se faire publier... Je ne sais pas pourquoi ça m'a prit tellement de temps...
Vous pouvez retrouver relire la Partie 1 et la Partie 2 !
Lorsqu'Emma ouvrit la porte du petit Bistro, un tintement retenti. Elle referma son manteau en s'engouffrant à l'intérieur. Dès que quelqu'un entrait ou sortait, ça créait un courant d'air encore plus glacial qu'à l'extérieur. Mais Emma avait l'habitude. Après tout, ce n'était pas la première fois qu'elle venait le chercher ici.
Elle soupira en le cherchant du regard.
Pas qu'elle n'aimait pas venir le ramener chez lui. En fait, c'était pire. Elle détestait ça.
A chaque fois, elle se demandait comment elle s'était retrouvée là. Pourquoi elle avait accepté déjà ? Alice n'aurait jamais dû lui demander en premier lieu. Voilà. C'était ça. Elle avait trouvé un fautif. C'était à cause d'Alice. Emma n'avait jamais rien pu lui refuser.
Et puis, il avait une grande fratrie et une tonne d'amis, pourquoi Emma se retrouvait toujours là, le samedi soir, pour le récupérer ?
Le bistro n'était vraiment pas grand : un bar, quelques tables, même pas de terrasse. Elle savait que les WC étaient en piteux état pour avoir déjà voulu les utiliser. Les cuisines ne proposaient que deux plats : celui du jour, une salade niçoise en été et une soupe aux champignons en hiver. Le bar paraissait plus fourni, mais ça restait de l'alcool basique. Un éternel match de foot était diffusé sur l'écran plat.
*
Emma repéra William au comptoir. Elle s'approcha et fit un signe à Jim, le barman. Depuis le temps, il la reconnaissait. C'était en fait Jim qui donnait le coup de fils quand il voyait que William n'en pouvait plus. Il lui confisquait même ses clefs de voiture avant même qu'il n'ait pu commander un verre.
Et à vrai dire, tout ceux qui venait chercher William lui en étaient plutôt reconnaissant.
William avait la tête posée sur les bras et les yeux fermés. On pouvait croire qu'il n'avait jamais bu, mais qu'il ne faisait que se reposer.
- William, fit-elle doucement en lui touchant le bras.
Il ouvrit soudain les paupières les paupières montrant que son sommeil n'était pas très profond. Emma eut le souffle coupé lorsque ses yeux croisèrent les siens. Même après toutes ces années, son regard lui faisait toujours autant d'effet. Cette couleur bleu foncé au contour noir, avec des paillettes dorées. Cette profondeur.
William se redressa et lui sourit.
C'en était trop pour Emma qui détourna le regard.
- Allez vient, fit-elle en observant une bouteille Vodka présentée dans les étagères du bar.
Elle était déjà en train de se diriger vers la porte. Mais il la rattrapa par le poignet.
*
Emma fit volteface. Elle le dévisagea une seconde avant de descendre ses yeux sur sa main. Elle remarqua qu'il avait fait attention à ne pas lui toucher la peau. Ses doigts n'emprisonnaient que ses vêtements. Emma eut un pincement au cœur.
- Reste, murmura-t-il.
Ce n'était pas la première fois qu'il le demandait, toutefois Emma n'avait jamais accepter. Il avait déjà du mal à se remettre de sa cuite habituelle du weekend, il n'allait pas en rajouter une couche en buvant avec elle.
- William, tu sais très bien que... commença-t-elle.
- Je ne suis pas saoul, le coupa William.
Emma écarquilla les yeux, puis fronça les sourcils.
- William, reprit-elle.
- C'est vrai ! s'exclama-t-il car il voyait bien qu'elle ne le croyait pas. Tu peux même demander à Jim.
Emma se tourna vers le barman qui hocha la tête sans qu'elle n'eut besoin de poser la question.
- Tu vois ? Allez viens t'asseoir une minute.
Toujours aussi septique, Emma s'approcha du tabouret que William avait tiré pour elle.
Elle s'assit et Jim leur servit un verre sans qu'ils n'aient besoin de prononcer un mot. Puis le barman s'écarta pour leur laisser un peu d'intimité.
OK, quelque chose ne tournait pas rond. C'était quoi cette mise en scène ?
Elle entoura son verre de ses mains et regarda droit devant elle pour essayer de réfléchir.
*
Mais elle sentait le regard de William sur elle et ça la déstabilisait plus que ce qu'elle voulait admettre. En fait, son cerveau s'en retrouvait comme vidé.
- Comment va ta mère ? dit-il alors.
Il voulait qu'elle reste pour parler de sa mère ?
- La dernière fois que je suis passée, ça allait. Je ne l'ai pas vu depuis une semaine.
Depuis qu'Emma était partie pour ses études, elle avait pris un appartement à côté, pour pouvoir prendre son indépendance.
- Et tes parents ?
- Oh, tu sais, ça fait six mois qu'on ne les a pas vu... Alors, j’espère que ça va.
Il disait cela avec un sourire. Mais Emma voyait la peine dans ses yeux. Les parents d'Alice et William étaient toujours par mont et par vaux. Soit c'était par obligation en vue de leur travail, soit par plaisir.
Ça devait bientôt faire vingt ans que la maison était gérée par le grand frère de la fratrie, Ethan.
Cependant, ils ne manquaient de rien. Leurs parents leur envoyaient toujours l'argent dont ils avaient besoin. Ils ramenaient des cadeaux à chaque fois qu'ils rentraient, comme pour se faire pardonner.
Mais parfois, Emma pensait que ça ne leur venait même pas à l'esprit d'avoir le pardon de leurs enfants, qu'ils ne voyaient pas à quel point ils souffraient.
*
- Je suis désolée.
- Oh, tu sais, j'ai l'habitude.
Oui, elle savait.
- Et le boulot alors ? T'es pas tombé sur un patron trop chiant ?
Emma sourit.
Juste après ses études, Emma avait trouvé un emploi dans une bonne boite. Mais son patron était collant, physiquement parlant. Elle s'était vue démissionner à peine deux semaines après. Cependant, elle n'avait jamais raconté cette histoire à William, seulement à Alice.
- Non, répondit-elle, c'est une femme et elle semble prendre à cœur toute agression sexuelle.
- C'est bien, commenta-t-il.
Et Emma sentait qu'il était vraiment content pour elle.
- Et toi ? Avec le journal, comment ça se passe ?
- Je suis en freelance maintenant. Je vends mes articles au plus offrant, expliqua-t-il avec un clin d’œil.
- C'est bien aussi, répéta-t-elle.
- Oui, souffla-t-il, quand il y a bien des journaux qui veulent les acheter.
Puis il prit une gorgé de son verre.
- C'est pour ça que tu bois aussi souvent ? A cause du boulot ?
Emma se mordit la lèvre. Peut être qu'elle avait dépassé la limite ?
*
William avait ses yeux fixés sur le liquide. Ce qui laissait le champ libre à Emma pour l'observer à sa guise.
William avait changé depuis le lycée, comme les garçons savent si bien le faire. Ses épaules étaient plus carrées. Emma était sure qu'il avait grandi de quelques centimètres. Les traits de son visage s'était raffermis. Sa barbe avait poussé, il avait coupé ses cheveux. Ses yeux s'étaient faits plus sombre, sa bouche plus large, ses joues plus creuses.
Il restait à couper le souffle.
William but une autre gorgé avant de répondre :
- Non...
- Alors pourquoi tu viens ici aussi souvent ? Il doit bien avoir une raison.
Si William était d'accord pour répondre à ses questions, Emme voulait en profiter pour le comprendre un peu mieux.
*
- J'ai essayé d'oublier, tu sais ?
- Quoi donc ?
- Nous.
Emma se figea. Heureusement qu'elle n'était pas en train de boire ou elle aurait dû tout recracher. Elle ne savait pas comment elle devait réagir. Elle ne savait pas ce qu'il voulait vraiment dire par ce 'nous', alors elle ne fit rien. Elle ne parla pas, ne bougea pas. Enfin au début.
- Emma...
- William, se décida-t-elle enfin. Qu'est-ce que tu attends de moi ? Pourquoi tu m'as fait venir ici ? Tu aimerais que je dise moi aussi que je t'aime et que je me jette dans tes bras ?
Oh oui, comme elle aurait aimé mettre ses mots en actions.
William baissa la tête.
- Je ne sais pas.
- William, ce n'est pas aussi simple. Tu ne peux pas te remémorer une histoire qui date de plus de six ans en pensant que rien n'aurait changé.
Oh, si, tu peux.
- Je sais.
- Alors qu'est-ce que tu veux ?
- Juste reste avec moi. Même si c'est pour une minute de plus, reste.
William n'avait pas le droit de dire ce genre de phrase. Il ne savait pas la torture qu'il infligeait à Emma.
- Même si je ne peux pas te toucher, reste.
Emma sentit comme un poids qui lui tombait dans le ventre. Elle ne pouvait plus bouger, elle ne pouvait plus parler. Elle ne pouvait même pas pleurer.
William lui renvoyait en pleine face la raison pour laquelle ils s'étaient séparés. Mais Emma ne lui en voulait pas.
Peu longtemps après s'être échangé leurs sentiments, William et Emma avait annoncé leur couple. Au début, ne pas pouvoir la toucher n'avait pas semblait gêner William. Mais dans la suite des choses, leur couple avait évolué et il en voulait plus. Emma avait bien vu que ça le rendait fou de ne pas même pouvoir lui prendre la main.
Emma avait pourtant essayé de se soigner. Elle était allée voir plusieurs psys, mais rien à faire. Le plus rageant, c'est qu'Emma ne réagissait pas de cette façon avec tous les hommes. Non, seulement quelques uns, et William avait eu la malchance de tomber dans le lot.
Cependant, il y avait de l'évolution.
Ça faisait maintenant six mois qu'Alice lui avait demandé pour la première fois de venir chercher William. Et même s'il ne s'en souvenait pas, parce qu'il avait trop bu, ils avaient eu de nombreuses occasions de se toucher peau à peau.
*
William lui avait déjà attrapée le poignet pour l'obliger à rester. Emma avait déjà hissé son bras autour de son cou afin de pouvoir porter William jusqu'à chez lui.
Il lui avait déjà pris le visage pour essayer de l'embrasser sans connaitre son identité. Ou au contraire en connaissant trop bien son identité.
Elle ne savait pas comment, ni pourquoi maintenant, mais Emma savait qu'elle avait guéri. Qu'elle était à présent sensible à son toucher d'une nouvelle façon.
Cependant, elle n'avait rien dit. Ni à Alice, ni à William. Car elle pensait que William était passé à autre chose. Elle ne voulait pas se s'inventer un espoir vain. Après tout, ça faisait six ans.
Toutefois, même à présent qu'il lui dévoilait ses sentiments, elle n'était pas sûre de pouvoir les accepter.
Avec tout ce qu'elle lui avait fait subir, elle n'avait pas le droit de se jeter dans ses bras parce qu'elle ne le méritait pas.
- William, je ne peux pas, fit-elle en commençant à se lever.
- Quoi ? Qu'est-ce que tu ne peux pas ?
- Ca, répondit-elle en désignant un espace vague entre eux. Qu'importe ce que c'est.
- Pourquoi pas ?
*
- Parce que...
Emma cherchait ses mots. Emma retenait déjà ses larmes.
- Parce que tu mérites quelqu'un de mieux. Pas quelqu'un qui t'as fait souffrir six ans !
- Quoi ? C'est la pire excuse que je n'ai jamais entendue !
- Pourtant c'est la vérité !
- Et alors ?
Et alors ? Emma se posait vraiment la question.
- Tu crois que c'est en t'éloignant que je vais arrêter de souffrir ? La seule façon que j'ai trouvé pour te rapprocher de moi fut de me saouler tous les soirs !
Emma resta bouche bée. Alors quand Alice disait qu'il n'y avait personne d'autres pour venir le chercher, elle mentait ? Emma allait lui faire regretter ça !
- Tu es fou, souffla-t-elle.
- Peut être bien. Et si tu ne trouves pas une meilleure excuse que ça, je vais devenir encore pire.
Emma secoua la tête. Elle ne pouvait pas se rendre aussi vite. Elle se tordait les mains en essayant de trouver une raison de garder William loin d'elle.
C'est alors qu'il lui attrapa les mains. Emma ouvrit de grands yeux et se figea, puis baissa son regard.
Il savait.
C'est pour ça qu'il n'abandonnait pas.
- Emma, tout va bien, dit-il d'une voix plus douce. Je t'assure que rien ne nous empêche d'être ensemble. Ni Ethan, ni tes tremblements.
Emma ne répondit pas, parce qu'elle ne savait pas quoi dire. Il avait le don de la rendre muet, comme toujours.
Il s'approcha alors d'elle et mit une main sur sa joue. Il fixait ses yeux remplies de larmes.
- Emma, crois moi. Plus rien ne nous empêche d'être heureux ensemble.
Et elle décida de le croire.
De base, il était censé l'embrasser à la fin... mais non. En fait, je trouve ça drôle d'écrire 3 parties sur une histoire d'amour sans un seul baiser^^
Les * désignent chaque page recto.
J'ai écris cette 3eme partie dans l'avion et en fait, j'avais totalement oublier que les premières parties étaient écris à la 1er personne. Et vous savez comme c'est dur pour moi d'écrire à la 1er personne... Bref, je n'allais vraiment pas changé ça maintenant !
Je ne me voyais pas continué l'histoire directement là où je l'avais arrêté, parce que j'ai l'impression que je serais tombée dans une impasse.
La partie sur les parents est inspiré directement d'Orgueil & Préjugé la série de film de 1995.
A la prochaine !
G.
Tags : emme, william, bien, savait, yeux
-
Commentaires