• Le Ciel est Bleu

    Charlie participe à une expérimentation.

    Le Ciel est Bleu

    Bonjour à tous !

    Eh nous y revoilà pour une nouvelle année pleine de Bouts d'histoire !

    Ce texte a été écris pour un concours, mais encore une fois, je ne l'ai pas gagné (ce qui est bien dommage).

    J'espère que ça va vous plaire !

     

    - C’est parti, Charlie. Ferme les yeux, tu les ouvriras sur un nouveau monde.

    Charlie fit ce qu’on lui dit. Il sentit qu’on lui enfonçait une aiguille dans le bras. Il était allongé sur un lit fin, recouvert d’un drap en papier et d’un coussin plutôt dur. On avait relié un appareil médical à son doigt pour connaitre le cours de son cœur.

    Son corps s’engourdit rapidement et bientôt, il sombra dans le sommeil.

    Avant de perdre complètement conscience, la voix d’Anne lui revient en mémoire :

    - N’oublie pas de rentrer à la maison.

    *

    Il ouvrit les yeux sur un plafond gris. La pièce où il se trouvait était grande, et surtout vide. Seule une ampoule l’éclairait. La salle était vide de tout meuble excepté le lit sur lequel il était allongé. Il se redressa doucement. Il n’avait même pas eu droit à un coussin, et son dos était tout douloureux. Il remarqua alors la vitre teintée qui prenait tout le mur d’en face.

    Il fronça les sourcils. Il n’arrivait pas à comprendre ce qu’il faisait là.

    Il n’était relié à aucun appareil, où était le Docteur Han ? L’expérience avait-elle échoué ? Ce n’était pas la première fois. Mais il ne s’était jamais réveillé en étant seul ainsi auparavant.

    Il décida d’aller voir ce qui se passait. Il posa ses deux pieds nus sur le sol froid. Il était tout précautionneux, comme s’il pouvait se casser un membre à tout moment.

    Juste quand il fut debout, deux hommes costaux, habillés entièrement de noir entrèrent.

    - Ah super, commença Charlie. C’est quoi cet endroit ?

    Cependant au lieu de lui répondre, ils le prirent chacun par le bras et l’obligèrent à se recoucher. Toutefois, Charlie voulait avoir des réponses à ses questions et il essaya de se relever : ils poussèrent brutalement sa poitrine contre le lit.

    Quelque chose clochait. Personne n’avait jamais agis ainsi à son encontre dans le laboratoire du Docteur Han.

    - Qu’est ce qui se passe ?

    Toujours aucune réponse. Les deux hommes se tenaient de tel façon qu’ils semblaient le surveiller plutôt que le protéger. C’est quand il le vit que Charlie comprit qu’il devait absolument s’en aller.

    Il n’avait jamais été très fort quand il fallait se battre, mais il devait essayer. Il réussit à atteindre le premier homme par surprise, d’un coup de pied à la tête. Ce qui lui laissa le temps de s’attaquer au deuxième. Il réussit enfin à descendre du lit, mais son assaillant arrivait à esquiver tous les coups qu’il lui donnait.

    C’était même pire que ça, c’était Charlie qui n’arrivait pas à éviter les coups. Et lorsque le poing de l’homme toucha son visage, il tomba à terre.

    *

    Le sol n’était pas aussi dur qu’il l’avait pensé. Ça sentait l’herbe coupée et on lui chatouillait le nez. Il  ouvrit les yeux et se releva rapidement en découvrant où il se trouvait. Il n’était plus dans la salle fermée. C’était effectivement de l’herbe sous ses pieds. Les deux hommes avaient disparu.

    Non loin, il entendait le bruit d’une cascade, le chant des oiseaux. Il fit un tour sur lui-même, mais il n’y avait personne et l’herbe s’étendait à perte de vue. Il s’assit sous le choc. Il commençait à comprendre ce qui se passait, mais il ne voulait pas vraiment l’accepter. Même s’il avait toujours voulu que l’expérience du Docteur Han fonctionne, il n’avait pas cru que cette fois serait la bonne.

    Et puis, tout paraissait tellement réel. Les sensations, les odeurs, les sons, les couleurs.

    Il leva les yeux en l’air, le ciel était bleu et le soleil éblouissant.

    *

    A avoir la tête ainsi levée, il perdit l’équilibre et son vélo tomba sur le côté. Il posa le pied au sol à la dernière seconde avant de glisser.

    - Faites attention ! s’exclama un passant sans même s’arrêter.

    Le décor avait changé. Il se trouvait dans un quartier résidentiel qu’il n’avait jamais visité de sa vie. Il portait un sac sur le dos. C’était l’été. En réfléchissant un peu, il savait où il se rendait et qui il allait rencontrer. Mais au lieu de continuer, Charlie décida de s’asseoir sur un banc pour réfléchir.

    Maintenant qu’il savait que le prototype du Docteur Han fonctionnait, il n’avait plus qu’à rentrer. Il fronça les sourcils en essayant de se souvenir comment il devait se réveiller. Il fallait penser à quelque chose qui nous tenait vraiment à cœur. Anne lui vint évidemment en tête. Il se souvint que le Docteur lui avait conseillé de visualité un objet comme un talisman, qui nous permettrait de revenir. Charlie avait choisis le collier qu’Anne portait en toute occasion. Il était fin avec une seule pierre bleue comme pendentif.

    Charlie ferma les yeux et visualisa la pierre. Cela faisait tellement longtemps qu’Anne la portait qu’elle s’était un peu abîmée. Charlie l’avait vu tellement de fois qu’il arrivait à placer les fissures aux bons endroits.

    Il rouvrit les yeux et ne pensa qu’à cela. Il oublia le monde qui l’entourait. Les personnes qui marchaient, les voitures qui roulaient devant lui. Il oublia où il se trouvait. Il oublie ses amis qui l’attendaient en centre-ville. Il oublia leurs noms et visages. Il n’avait plus que le collier et sa pierre dans la tête.

    *

    Il ne sut pas très bien à quel moment cela avait changé. Il était assis sur le banc en pensant très fort au collier et il s’était soudain rendu compte qu’il se trouvait assis dans une gare.

    Elle grouillait de monde. Ici, de grands lustres éclairaient la salle d’attente. Les trains à vapeurs entraient et sortaient sans discontinuer. La température avait baissé et Charlie portait un manteau qui lui tombait jusqu’aux genoux.

    Il vérifia encore une fois son ticket jauni. Son train était censé partir dans un quart d’heure. Il ne devait surtout pas le rater. Justement, il entrait en gare. Il prit sa mallette noire et se leva pour rejoindre le bon quai.

    Il remarqua qu’il tenait quelque chose à la main. Lorsqu’il ouvrit le poing, il découvrit le collier d’Anne. Il se souvint alors ce qu’il avait oublié pendant un instant. Ce n’était pas le train qui était important. Il devait absolument se réveiller.

    *

    Quelqu’un lui tapa l’épaule. Il détourna les yeux du collier et découvrit Julia.

    - Qu’est-ce que tu regardes ?

    - Hein ? Euh, rien.

    Il rangea précipitamment le collier dans la poche arrière de son pantalon. Julia sourit comme si elle ne s’était rendu compte de rien.

    - Tu veux une bière ?

    Elle tenait deux petites bouteilles en verre vertes et lui en tendait une. Il la prit en lui faisant un signe de tête pour la remercier. Il prit une gorgée avant de rejoindre ses amis autour du barbecue.

    Ils s’étaient tous rejoins dans le jardin de Jérémie pour essayer de recréer ces soirées d’université si simples et pourtant si joyeuses. Cependant, ils s’étaient tous éloignés et l’atmosphère entre eux n’était plus la même qu’à l’époque de leur jeunesse.

    Alors qu’il arrivait à leur niveau, Quentin lui demanda pour l’intégré dans la conversation :

    - Et toi Charlie, t’as eu une petite amie récemment, ou peut être une aventure ? finit-il avec un clin d’œil.

    - Oui, j’ai une petite amie. Ça doit faire… cinq mois qu’on est ensemble. Elle s’appelle Anne.

    Il porta alors la main à sa poche qui contenait le collier et se souvins encore une fois. Il devait se réveiller.

    On lui posa des questions sur Anne, mais il n’entendait déjà plus rien. Il avait compris qu’est-ce qui clochait dans le prototype du Docteur Han.

    Il se trouvait bien trop impliqué dans la nouvelle vie qui se créait autour de lui. Il en oubliait même la vie qu’il vivait vraiment. Pour l’instant, il s’en souvenait au bout de quelques minutes. Mais si ça venait à empirer ?

    Il fallait absolument qu’il rentre. Il ressortir le collier, mais le fit tomber par terre. Il se baissa pour le ramasser.

    *

    L’eau qui lui touchait la main était froide. Il se redressa pour observer le couché de soleil au bout de la mer. Ses pieds s’enfonçaient de plus en plus dans le sable mouillé.

    - Charlie !

    Il se retourna pour la voir courir vers lui. Elle tenait son chapeau pour ne pas qu’il s’envole. Elle était habillée d’une robe blanche à fleur et avait laissé ses cheveux au vent. Dès qu’elle fut à son niveau, il la prit par la taille et l’embrassa sur la bouche.

    - Je t’aime Charlie.

    - Moi aussi, Anne.

    C’est quand il prononça le prénom Anne qu’il sut que ce n’était pas le bon.

    - Anne ? fit-elle avec un semblant de rire.

    - Je voulais dire Alice, se reprit-il, tu le sais bien.

    Elle souriait toujours, mais elle semblait se demander d’où il avait bien pu sortir ce prénom. Elle s’écarta alors un peu de son étreinte et Charlie remarqua soudain son collier. Il prit la petite pierre bleue dans ses mains et s’exclama énervé :

    - Où as-tu trouvé ça ?

    - Quoi ?

    - Le collier ?! Où l’as-tu trouvé ? Il ne t’appartient pas !

    - Charlie ! C’est toi qui me l’as offert !

    Il leva les yeux vers elle et bientôt ne l’a vit plus.

    *

    Il avait oublié quelque chose. Il en était sûr. Il n’arrivait plus à se souvenir quoi, mais cela le hantait. Il n’arrêtait pas de faire les cents pas dans sa petite chambre en se mordant la peau autour de ses ongles. Sa lèvre inférieure aussi avait souffert avant eux.

    On tapa alors à la porte. Il se pressa d’aller ouvrir. C’était la voisine qui habitait juste en dessous de lui. Elle était petite de taille et mince. Yeux noisette. Elle était plutôt jolie.

    - Excusez-moi, il y a un problème ?

    - Non, pourquoi ?

    - Je vous entends faire les cents pas depuis mon appartement. Je me suis dit que vous aviez surement un problème. Peut-être que je peux vous aider ?

    - Il n’y a aucun problème. Merci.

    Et il referma la porte sur ces mots. C’était peut-être un peu trop brutal, mais il n’avait pas l’esprit à être attentionné à tous ces gestes.

    Il s’assit à son bureau et ouvrit son carnet. Il écrivait toutes les petites choses qu’il avait peur de ne pas se rappeler. Peut-être que la chose qu’il avait oublié se trouvait là aussi. Il lut chaque page lentement en faisant attention à ne pas sauter même une virgule. Mais il n’y avait rien.

    Il commença à chercher dans ses étagères, entre ses livres, sans savoir ce qu’il devait trouver. Quelle forme cela aurait, de quelle couleur cela serait.

    En bougeant toutes ses affaires ainsi quelques objets tombèrent par terre et il jura. Il commença à tous les ramasser lorsqu’il le remarqua.

    Son esprit se calma d’un coup, de même que son tourment.

    C’était un collier où seule une pierre bleue pendait. Il n’était pas spécialement beau, il était même abîmé. Il semblait vieux. Il ne savait même pas à qui il appartenait.

    Il sourit.

    *

    - A quoi tu penses ?

    Charlie continua de regarder la route par la fenêtre sans répondre.

    - Ouh, ouh ?! fit Tom pour le sortir de sa rêverie.

    - Oui, quoi ?

    - Tu pensais à quoi ? demanda une seconde fois Tom en souriant.

    - Tu penses qu’Anne va venir ?

    Il était en route vers un restaurant pour l’anniversaire d’un ami commun.

    - Qui ça ?

    - Qui est-ce ? Je ne la connais pas.

    Charlie ne répondit pas tout de suite.

    - Moi non plus.

    - Qu’est-ce que tu racontes ?

    Charlie ouvrit la bouche comme pour parler, mais il ne savait pas quoi dire.

    - Je ne sais pas qui c’est.

    - Comment tu connais son nom dans ce cas ?

    - Je ne sais pas. Je sais juste que je veux vraiment la voir. Mais je connais seulement son prénom, je ne sais même pas quel est son visage, où je l’ai rencontrée ou encore quelle est notre relation !

    - T’es sûr que tu vas bien ? s’enquit Tom quelque peu inquiet.

    - Je ne sais pas.

    *

    - Et voilà, on est arrivé ! s’exclama son père en garant la voiture devant la maison.

    Charlie descendit et prit sa valise du coffre. Il entra dans la maison avec son père. Sa mère les attendait et elle vint tout de suite les embrasser. Il monta ensuite ses affaires dans sa veille chambre d’enfant. Ça faisait quelques années qu’il n’était pas venu, mais rien n’avait changé. Son lit et son bureau était toujours là. Ainsi que toutes les affaires qu’il avait amassées au fils des ans.

    Le collier avait été accroché autour de sa lampe. C’était un collier de fille qui ne lui appartenait pas. Il sourit en le voyant et le prit dans ses mains. Si Anne savait qu’il l’avait encore…

    Soudain, ses jambes ne tiens plus et il tomba par terre. Il pleurait.

    Et il ne savait pas pourquoi.

    *

    C’était un vrai champ de bataille. Au sens propre du terme.

    Ça avait été un massacre. L’ennemie était mort, mais les amis de Charlie aussi. En fait, il semblait être le seul être vivant du coin.

    Le soleil avait décidé de descendre dans une orange bien plus foncé que d’habitude, presque sanglant. Comme s’il essayait de s’accorder à la situation.

    Les larmes coulaient toujours sur les joues de Charlie. Quand ça lui revint.

    Enfin, il savait ce qu’il manquait. Il ne savait pas pourquoi il ne s’en souvenait que maintenant, mais ce n’était pas le plus important.

    Anne. Le Docteur Han. Le collier. Le talisman. Il devait rentrer chez lui.

    Il chercha sur lui le collier. Il était sûr de l’avoir. Il soupira en le trouvant. Il le détailla de tous les côtés, comme s’il ne pouvait plus le lâcher des yeux.

    Cela faisait combien de temps qu’il était endormi sur cette table chez le Docteur Han ? Cela faisait combien de temps qu’il essayait de rentrer ?

    *

    Aujourd’hui, c’était le jour du grand déménagement. Avec Dana, Charlie remplissait les derniers cartons. Il devait encore vider ce qu’il y avait sur son bureau dans la chambre. Il commença à vider les tiroirs et découvrit alors un collier qui n’était pas censé être là.

    Il redescendit en bas et demanda à Dana :

    - C’est à toi ?

    La jeune femme se tourna vers lui et examiner le collier à la pierre bleu. Elle fronça les sourcils.

    - Non, ce n’est pas à moi. Tu l’as trouvé où ?

    - Dans le tiroir de mon bureau.

    - Tu es sûr que ce n’est pas toi qui l’as acheté ?

    - Ça ne me dit rien du tout. Qu’est-ce que j’en fais ?

    - Comme tu veux.

    - Si tu ne le veux pas, on le balance.

    Il remonta après avoir laissé le collier à Dana. Si elle ne l’aimait pas, elle pouvait le jeter. Charlie finit de vider le bureau avant de sortir avec le carton remplie. Il voulait le mettre directement dans le camion de déménagement.

    Lorsqu’il mit le pied dehors, le nuage qui cachait le soleil se dégagea. Tout fut d’un coup plus clair. Il leva les yeux en l’air pour observer ce qui le surplombait.

    Les oiseaux chantaient.

    Il sourit.

    Comme la pierre, le ciel était bleu.

     

    En fait, ça fait assez longtemps que je l'ai écris, du coup, je ne me souviens pas très bien comment j'ai eu cette idée... Dommage.

    Je ne sais pas si on a bien compris le but de l'expérimentation, donc j'aimerais l'expliquer ici : le but était de pouvoir expérimenter plusieurs vie. Chaque fois, je me demande ce que ça faisait si j'avais la vie de cette personne ou une autre. Grace au livre, on arrive un peu à se projeter, mais si c'était plus que ça ? Je me dis aussi que contrairement au livre, on ne peut pas naître déjà grand, avec une vie déjà toute définie. On doit tout faire depuis qu'on est bébé à ce qu'on devienne vieux... Non, mais vraiment, parfois je me demande comment le monde serait, si on naissait déjà grand, avec un passé.

    Je suis d'accord avec vous, l'histoire du talisman me fait beaucoup penser au film Inception. Je me demande vraiment à quoi je pensais quand je l'ai écris...

    Je viens de relire le texte. Et franchement, j'aime beaucoup...:) Je ne sais pas si je l'avais dis sur ce blog, mais je n'aime pas trop relire mes textes parce que j'ai peur d'être déçue. Mais en ce moment, je trouve que j'aime de plus en plus ce que j'écris...

     

    A la prochaine ! 

    G.

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