Mat' se réveille sur un banc, mal au crâne et à la main. Il en conclut qu'il s'est battu, pas de doute, mais avec qui ? Il ne se souvient pas. Il va devoir enquêter.

Hey hey !

Nous voilà de retour pour une nouvelle semaine, un nouveau sondage (Merci d'aller répondre, c'est important !), et une nouvelle histoire, ou plutôt un p'tit Bout d'histoire !

Je vous laisse déguster.

Mathieu se réveilla en sursaut et se releva en position assise. Il était sur un banc, face à la mer, une bière à la main gauche, mal à la tête. Que faisait-il là ? Comment était-il tombé ici ? Pourquoi s'était-il endormi sur ce banc ? Un endroit qu'il ne connaissait pas du tout ? Comment allait-il rentrer chez lui ? 

Bon, ce matin, c'était peut-être mieux qu'hier, déjà. Il s'était réveillé chez lui, sans n'avoir aucun souvenir de la veille. Le petit inconvénient, c'est qu'il était dans son lit, nu, avec une belle blonde allongée contre lui. Pas la peine de réfléchir longtemps pour deviner ce qu'ils avaient pu faire, même un con l'aurait tout de suite compris. Comment pouvait-il la virer tranquillement ? 

Il ne l'avait pas virée. 

Ce qui était bien, c'est qu'elle avait été tout aussi confuse que lui et ne se souvenait pas de la veille non plus. Elle avait pris le petit déjeuner avec lui et était partie en bonne amie. Justement, ils s'étaient donnés rendez-vous dans une boite le soir même. Il était allé au rendez-vous, l'avait trouvée, mais après, c'était le trou noir. Il n'avait pas dû se passer quelque chose de tellement grave. Et puis, ce n'était pas la première fois que ça lui arrivait, il avait l'habitude. Il savait quoi faire : prendre un taxis et rentrer chez lui. 

Alors qu'il se levait, une douleur à la main droite se révéla. Merde. Il s'était battu, c'était la seule explication. Ça, par contre, ce n'était pas bon signe. Il fallait vraiment qu'il sache qu'est-ce qui s'était passé cette nuit. Il voulait savoir avec qui il s'était battu, et pourquoi ! 

Il marchait, l'air hagard dans la rue, essayant de retrouver des endroits qui lui auraient été familiers, mais rien. Il finit sa bouteille. Dans un tournant, un gars qu'il ne connaissait pas lui fit un doigt d'honneur avec quelques insultes derrière. 

- Hey ! s'écria-t-il à cet imbécile. Pourquoi tu m'as fait ça, hein ? Qu'est-ce que je t'ai faits ? Je ne te connais même pas ! 

- Fait pas le con Mat'. 

- Je ne rigole pas. 

Ce fut ainsi que "Mat'" se fit un ami. Mat', quel surnom curieux, on ne la lui avait jamais fait celle-là ! Quand l'imbécile, qui s'appelait Greg, fut sûr qu'il ne mentait pas, qu’il avait donc tout oublié, il l'emmena dans de café, et justement, Mat' en prit un bien fort qui lui brûla la gorge : 

- Attention, lui fit la serveuse une fois qu'il ait bu, c'est chaud. 

Mathieu n'osa pas lui dire qu'il avait remarqué sur un ton sarcastique ; elle était plutôt jolie... Ce n'était pas en disant ça qu'on draguait une nana. Son ami prit un thé. 

- Bon, explique-moi tout Greg. Qu'est-ce qui s'est passé cette nuit ? 

Il finit sa gorgé : 

- Cette nuit ? Mais comment tu veux que je le sache ? 

- Ba... Tu n'étais pas avec moi ? demanda-t-il après avoir soufflé sur son liquide chaud. 

- Ah non, moi c'était la nuit dernière. 

- T'aides pas là !... Attend... tu t'appelles bien Greg ? 

- Oui... répondit-il en ne comprenant pas où il voulait en venir. 

- Mais oui, Greg ! Le mec de Julia ! 

Julia : la blonde nue dans son lit hier matin.  

- Je m'en souviens maintenant. 

- Ravi pour toi. 

- Pourquoi tu ne me tabasses pas ? J'ai quand même pris ta copine. 

- Je ne sais pas, peut être que tu n'en vaut pas la peine ! 

- Ou peut être que c'est Julia qui n'en valait pas la peine. T'inquiètes, tu as bien fait, elle n'en vaut pas du tout la peine ! 

- Arrête de mentir, tu ne te souviens même pas de cette nuit, comment tu peux te souvenir de celle d'avant ? 

- Je ne sais pas, peut-être parce que j'ai moins bu... 

- Tu as la réputation de toujours beaucoup, mais alors beaucoup boire. 

- Ça te gêne ? 

- M'en fou. 

Mat' avala une gorgé du café à peine refroidit. 

- T'as l'air de bien me connaitre pour une nuit passée ensemble... 

- Parce que c'est ce que tu crois.  

Il fronça un sourcil. 

- C'est à dire ?  

- Ça fait plusieurs fois que tu m'oublies. 

- T'es sérieux ? 

- Très. 

- Man ! C'est pas possible ! Je n'ai pas pu t'oublier autant de fois ! 

- Combien de fois tu penses qu'on s’est vus ? 

- Pour me connaitre autant ? Aux moins trois. 

- T'es perspicace pour un mec qui a la gueule de bois. 

- Et toi pour un con. 

- T'as pas changé. 

- En trois nuits ? Désolé dude, ça prend plus de temps. Et puis, je ne vois pas pourquoi je le ferais. 

Il trempa ses lèvres dans le liquide, tiède à présent. 

- Bon, et pour cette nuit, je fais quoi, moi ? 

- Pourquoi tu veux tellement savoir ce qui s'est passé ? lui demanda Greg en rappelant la serveuse. 

- J'ai tabassé un mec. 

- Comment tu sais ça ? 

- J'ai mal à la main. 

- Peut être que c'est lui qui t'as tabassé. 

Puis vers la serveuse : 

- La même chose et un croissant. 

- Si c'était lui, j'aurais mal à un autre endroit, pauvre idiot, répliqua Mathieu quand la serveuse fut assez loin. 

- Pourquoi tu veux savoir qui t'as tabassé ? 

- C'est un principe. 

- Pour pouvoir t'excuser après ? 

- Non. 

La serveuse revint avec le commande. 

- Merci. 

Greg entama son croissant : 

- Alors pourquoi ? 

- Pour pouvoir me vanter ! répondit-il comme si c'était évident. Sombre crétin. 

Et ça il était; selon lui. 

- Tu pourrais arrêter de me traiter d'idiot à chacune de tes phrases, peut être que je pourrais t'aider à ce moment-là ! 

Mathieu sourit. 

- Pourquoi tu ferais ça ? Je ne me souviens même pas de toi ! 

- Parce que t'es qu'un connard. 

- Ça n'explique rien. 

Mathieu finit son café. Greg qui avait fini sa commande demanda l'addition. Ils payèrent, ou plutôt Greg paya parce que Mathieu n'avait plus un sou sur lui, et ils sortirent. 

- Je ne vois pas ce qu'il y a à expliquer, reprit son ami. 

- Ce que j'ai fait pour que tu m'aimes à ce point. 

- Je ne t'aime pas, je te déteste ! 

- Tu mens, et ça se voit comme le nez sur ta figure. 

- Va te faire foutre ! 

Puis Greg partit avant que Mathieu ne puisse le retenir, il dût courir à sa suite pour se retrouver, de nouveau, à son niveau. 

- Tu ne peux pas me laisser là comme ça ! Je ne sais même pas où on est ! 

Son ami enfonça sa main dans sa poche et en ressortit quelques billets qu'il lui mit au creux de la main : 

- Ça paiera le taxi. 

- Man ! Come on ! 

- Et arrête avec tes phrases américaines ! Ça commence à me taper sur le système ! 

- Greg ! 

Il le dépassa en lui donnant un coup dans l'épaule. Mathieu ne connaissait plus aucun argument pour le retenir, bizarrement, il voulait vraiment qu'il reste avec lui. Mais qu'avaient-ils fait ensemble pour qu'il resente une telle envie ? 

- Ok, ok, pars si tu veux, mais avant dis-moi comment on s'est rencontrés ! 

Il se retourna : 

- Un soir dans un bar, on a fait la foire et tu m'as piqué ma copine. 

- Tu te fichais d'elle, ou sinon, tu m'aurais foutu au tapis. 

Sans prévenir, Greg lui lança un coup de poing dans la mâchoire qui le fit se retournait. 

- Maintenant je comprends ! 

Son ami plissa les yeux : 

- Qu'est-ce que tu racontes encore ? 

- Tu te fiches de Julia. C'est pour moi que tu as fait ça ! J'ai dû faire une connerie dont je ne me souviens pas. Tu m'en veux, mais en même temps, tu m'as déjà pardonné ! Je ne sais pas ce qui s’est passé pendant ces nuits, mais ça devait être magique pour que tu m'aimes comme ça... 

- Fait pas le con. 

- Je réfléchis, et émet des conclusions intelligentes, c'est tout. 

- Je viens de te casser la mâchoire, ça ne suffit pas pour dire que je t'en veux vraiment d'avoir couché avec Julia ? 

- Nan, si tu m'en voulais vraiment, tu m'aurais presque tuer, fit-il avec un sourire provocateur. 

Greg se retint de le taper encore une fois, et partit. 

- Adios amigo ! 

- Je savais bien qu'on était ami ! 

Il ne se retourna pas cette fois. 

Putain, il devait vraiment savoir ce qui s'était passé pendant ces deux dernières nuits ! Bon, déjà il allait essayer de trouver pour cette nuit. Et la seule personne qui pouvait l'aider c'était la personne avec qui il l'avait commencée. 

- Greg, encore un service ! lui cria-t-il. 

Il stoppa, mais ne se tourna pas. Mathieu dût lui passer devant : 

- T'as le numéro de Julia ? 

Il se prit un deuxième coup de poing : 

- Ok, celui-là, il était bien pour Julia. 

- Je sais. 

Et voilà comment ça finit ! J'imagine déjà vos hypothèses sur la suite parce que moi aussi j'en ai pleins... Mais bon, le truc de ces Bouts d'histoire, c'est de s'arrêter quand on sent qu'on va faire un truc nul après... Et j'applique cette règle à merveille, selon moi, évidemment !

Ciao, ciao, ciao !! Et Bonne nuit à vous !

G.